Historique de la MTC

Il est nécessaire de bien appréhender à la fois les conditions historiques qui ont entouré la naissance de la Médecine Chinoise Traditionnelle et ce qui la symbolise, ainsi que les facteurs et les caractéristiques de son développement dans le temps pour arriver à une compréhension profonde de celle-ci.

La médecine chinoise traditionnelle est issue de la médecine ancestrale Taoïste qui existait déjà plus de 21 siècles avant notre ère, à l’époque pré-impériale, et qui avait déjà ses connaissances sur la pathologie à travers une pratique thérapeutique empirique.

De 2000 à 200 ans av. JC s’opère une synthèse des sciences de la nature et de la philosophie aux influences culturelle, sociale, politique, économique et scientifique. Les fragments épars de ces connaissances et des expériences médicales sont réunis et incorporés aux sciences naturelles de l’époque. La structuration théorique et clinique se forme à partir de la période dite Zhan guo (époque des royaumes combattants jusqu’à la dynastie des Qin et des Han occidentaux (221 av. JC à 220 apr. JC).

Au VIe siècle av. JC, en Chine, l’ordre ancien se dégrade lentement. Progressivement cet ordre se voit bousculé par les rapports de force qui naissent non seulement entre royaumes mais aussi et surtout à l’intérieur même des royaumes. C’est le début de la périodes des Royaumes Combattants.

C’est à cete période qu’apparaît la dénomination nouvelle des pensées anciennes sous le libellé « Taoïsme ». Il enseigne que l’homme doit vivre en harmonie avec la nature et qu’il doit découvrir cette harmonie en observant les êtres et les événements du monde naturel pour s’en imprégner. Qu’il doit rechercher la pureté originelle et vivre le plus intimement possible l’homme naturel.

A cette même période et parallèlement au taoïsme se développe l’Ecole des Lettrés. Elle comprenait des lettrés mais aussi des penseurs, qui enseignaient les anciens classiques et, ainsi, se faisait les héritiers de l’ancien legs culturel. Confucius est le nom latinisé (par les missionnaires jésuites) du personnage appelé en chinois K’ong-Tseu ou Maître K’ong, premier Maître de cette école.

Vers le Ve siècle av. JC, Bian Que (Qing Yueren), médecin renommé de l’époque du Printemps et Automnes et des Royaumes Combattants, fonde la méthode fondamentale du diagnostic en médecine traditionnelle chinoise, celle de l’« Examen en quatre temps » (observation, interrogation, examen audio-olfactif et palpation).

En 221 av. JC, Qin Shi Huang Di, le roi de Zheng, unifie le territoire de Chine, réorganise l’écriture, standardise la monnaie, les poids et les mesures, calibre l’écartement des roues de char, ordonne la construction de la Grande Muraille etc. Son règne de courte durée, réprime les lettrés et ordonne un gigantesque autodafé. Seuls quelques ouvrage de médecine, d’agronomie et de divination échappent aux flammes.

Le célèbre médecin Hua Tuo (145-208), originaire de Qiao du pays de Pei (district Hao de la province de l’Anhui actuel), est considéré comme le « père de la chirurgie », même s’il maîtrisait la médecine générale, la pédiatrie, l’obstétrique, la gynécologie et l’oto-rhino-laryngologie, ainsi que l’acupuncture.

Tao Hong Jing, alias Tongming, (456-536) alchimiste et médecin passa près de la moitié de sa vie en ermite. Il rédigea un Commentaire du Traité des matières médicinales rajoutant 365 nouvelles espèces aux 365 d’origine et inventant une nouvelle classification selon la catégorie naturelle au lieu des trois niveaux utilisés dans le texte initial. Il remplaça la classification en trois catégories par la classification en sept groupes selon la nature des médicaments.

Sun Simiao (581-682), éminent médecin des Tang, publia en l’an 652 Importantes prescriptions d’urgences valant mille onces d’or, ouvrage en trente volumes.

Sous la dynastie des Song, le médecin de la Cour Wang Weiyi (987-1067) confronta les différents ouvrages et schémas de la localisation des points d’acupuncture et clarifia le nombre et la localisation des points. Il alla consulter des artisans, et décida de couler un homme en bronze qui vit le jour en l’an 1027, avec ses centaines de petits points représentant les points d’acupuncture, chacun d’eux avec son nom inscrit à côté.

Vers 1200 ap. JC naissent en Chine diverses écoles médicales, parmi lesquelles les quatre grandes écoles de la dynastie des Jin (1115-1234 apr. JC) et des Yuan (1272-1368) sont les plus représentatives.

C’est sous la dynastie des Ming (1368-1644), que Zhao Xianke et Zhang Jingyue formulent la “théorie du Mingmen”, qui constitue un enrichissement de la théorie de la manifestation des organes.

Li Shi Zhen (1518-1593) est l’auteur du Ben Cao Gang Mu (Grand Traité d’Herbologie) consacré aux produits trérapeutiques et aux plantes médicinales, 53 volumes décrivant 1892 substances parmi lesquelles on dénombre 1094 espèces de plantes, 275 minéraux et 444 espèces animales.

Yang Ji Zhou (1522-1620) rédige le Zhen Jiu Da Cheng (Grande compilation sur l’acupuncture et la moxibustion). Vers 1600 sous les dynasties des Ming et des Qing (1644-1911), se forme “l’école des maladies de tiédeur”, l’Ecole de Yetian Shi médecin de la dynastie des Qing, l’Ecole de la Chaleur amène aux 4 couches Wei -défensive, Qi-énergétique, Ying-nutritive, Xue-sang. Ce courant marque le développement de l’épidémiologie en médecine chinoise.

En 1727, au début de la dynastie des Qing, dans son ouvrage intitulé Annotations du recueil de vers du Miroir en Or – sur la variole, Yu Maokun donne l’époque précise de l’apparition de la vaccination.

Vers 1700 apparaissent la théorie sur les stagnations du Sang. Sous les Qing, le maître de médecine Wang Qing Ren (1768-1831) rédige le Yi lin gai cuo (Correction des erreurs du monde médical). Il développe, en outre, une théorie sur les stagnations de sang en tant que cause de la maladie, qui constitue une contribution importante à la théorie médicale.

En 1798 sous les Qing, les 3 Foyers sont mis en évidence. C’est la théorie diagnostic des 3 Réchauffeurs, dans l’ouvrage Wen Bing Tiao Wan par Wu Ju Tong. Les Trois Réchauffeurs sont une autre forme d’évolution de la chaleur avec les incidences de la Chaleur-Humidité ou de la Chaleur-Sécheresse.

La première école des temps modernes chinoise a été créée par Chen Qiu en 1885 dans le Zhejiang. Mais l’enseignement de Maître à disciple perdure.

Dans la Chine moderne, la Médecine Chinoise Traditionnelle est fortement associée à la Médecine Occidentale, bien que l’inverse ne soit pas le cas en Occident.

En Chine aujourd’hui, la plupart des hôpitaux disposent à la fois de services où les patients sont traités, selon les méthodes de la Médecine Occidentale, et de services de Médecine Chinoise Traditionnelle. Il n’est pas rare d’ailleurs que ces deux médecines soient habillement combinées.